Histoire

 

Remarques préliminaires

Un mémoire en histoire (y compris en histoire de l’Islam) donne aux élèves l’occasion d’entreprendre une recherche approfondie dans un domaine de l’histoire qui les intéresse réellement. Le résultat de cette recherche doit être un mémoire cohérent et structuré, qui traite d’une manière satisfaisante un sujet particulier, exprimé sous la forme d’une question de recherche, ou, si une telle formulation n’est pas appropriée, d’une hypothèse. Il est fortement conseillé aux élèves rédigeant un mémoire en histoire d’utiliser une question de recherche.

Choix du sujet

Le sujet choisi doit porter sur l’histoire de l’humanité, être digne de faire l’objet d’une étude et se prêter à une recherche méthodique, conformément aux critères d’évaluation publiés. Les mémoires qui portent sur des événements survenus au cours des dix dernières années ne conviennent pas, car ces événements sont considérés comme des questions d’actualité et non pas d’histoire.

Le sujet choisi ne doit pas nécessairement figurer parmi les thèmes du cours d’histoire du Programme du diplôme, mais il doit dans tous les cas être approuvé par le superviseur. Le sujet doit permettre une analyse critique des sources et ne doit pas reposer uniquement sur un résumé des sources secondaires générales (par exemple, des manuels ou des encyclopédies) car cette approche peut mener à la rédaction d’un mémoire essentiellement narratif ou descriptif. Le sujet choisi doit pouvoir être traité efficacement dans la limite des 4 000 mots exigés. Par conséquent, il est peu probable que les sujets couvrant de nombreux aspects historiques et/ou une longue période produisent de bons mémoires. La limitation de l’envergure du mémoire contribuera à assurer la précision du sujet. Elle permettra également à l’élève de faire preuve de connaissances historiques précises et spécifiques, d’une compréhension détaillée de son sujet et d’une analyse critique.

Les exemples suivants de titres de mémoires en histoire ne sont donnés qu’à titre indicatif. Ils sont présentés par paires afin d’illustrer le fait que des sujets bien définis (premier titre) sont préférables à des sujets généraux (deuxième titre). Veuillez noter que pour les mémoires en histoire, il n’est pas nécessaire de formuler un titre : la question de recherche ou l’hypothèse peuvent être reprises sur la page de couverture du mémoire et utilisées dans le résumé et le mémoire lui-même. Il est généralement préférable d’adopter cette approche car cela évite toute confusion et aide l’élève à bien cerner son sujet. La plupart des élèves commencent toutefois par réfléchir à un sujet plus vaste. La section « Traitement du sujet » ci-après offre des conseils sur la façon de définir et de circonscrire le sujet.

·         « Les causes de l’effondrement de la civilisation maya » est préférable à « La civilisation maya ».

·         « Diverses interprétations des procès des sorcières de Salem » est préférable à « Les procès de sorcières en Amérique du Nord ».

·         « Utilisation des arts visuels dans la propagande fasciste » est préférable à « La propagande fasciste ».

·         « Utilisation de l’appareil du parti et de la terreur par Staline » est préférable à « L’Union soviétique sous Staline ».

·         « Rôle du mouvement panafricain dans la chute de Kwame Nkrumah en 1966 » est préférable à « Kwame Nkrumah ».

Traitement du sujet

Il est important que le sujet choisi, tel qu’il est présenté dans la question de recherche, convienne à un mémoire en histoire. Lorsqu’un sujet peut être abordé sous divers angles (par exemple, économique ou géographique), le matériel doit être traité conformément aux exigences définies pour le cours d’histoire.

Les élèves doivent éviter de choisir une question de recherche banale. Les questions de recherche qui ne conduisent pas à une recherche méthodique, à une analyse critique et à une compréhension détaillée seront très certainement inadaptées. S’il est vrai que l’histoire sociale inclut des domaines tels que la musique et le sport, ces domaines ne sont acceptables pour un mémoire en histoire que si l’élève les traite d’un point de vue historique. Par ailleurs, il est essentiel que l’élève dispose de sources pertinentes. S’il réalise au début de sa recherche que ce n’est pas le cas, il doit changer de sujet ou de question de recherche.

La recherche implique l’utilisation de sources. Dans l’idéal, des sources primaires seront utilisées, mais un mémoire qui ne repose que sur des sources secondaires ne sera pas rejeté. La question de recherche peut être abordée de diverses manières, par exemple :

·         utilisation de sources primaires et secondaires afin d’établir et évaluer diverses interprétations ;

·         analyse de sources afin d’expliquer comment les points de vue sur des événements ou des processus historiques spécifiques ont pu changer au fil du temps ;

·         utilisation de sources pour une étude de cas ou un projet sur l’histoire locale, pouvant éventuellement conduire à une comparaison entre des processus historiques locaux et nationaux ;

·         recueil et analyse de données (orales et écrites) auprès de la famille et d’autres personnes pour expliquer des événements passés, pouvant éventuellement conduire à une comparaison entre des processus historiques locaux et nationaux ;

·         utilisation de toutes les sources disponibles pour répondre à la question de recherche. Quelques exemples de titres, de questions de recherche et d’approches utilisés par le passé sont présentés ci-dessous.

 

Titre

Diverses interprétations des procès des sorcières de Salem

Question de recherche

Quelle théorie explique le mieux les procès des sorcières de Salem ?

Approche

Lectures permettant d’identifier et d’expliquer deux théories dominantes sur les raisons de la tenue de ces procès. Évaluation des mérites respectifs des deux théories à l’aide des renseignements obtenus sur les accusées et les accusateurs.

Titre

Influence de l’idéologie nationale-socialiste sur le système éducatif allemand à la fin des années 1930 : étude de cas

Question de recherche

Dans quelle mesure les objectifs d’Hitler en matière d’éducation ont-ils été atteints à l’Uhland Gymnasium (1937-1939) ?

Approche

Lectures permettant de résumer l’idéologie nationale-socialiste et les propositions en matière de programme scolaire. Utilisation de sources primaires (documents rédigés par les enseignants) pour établir dans quelle mesure les changements proposés ont été effectués dans un établissement scolaire entre 1937 et 1939.

Titre

Évolution des points de vue sur la crise des missiles cubains (1962)

Question de recherche

Comment et pourquoi les explications de la crise des missiles cubains ont-elles changé depuis 1962 ?

Approche

Lectures générales permettant de présenter une introduction historique de la crise et de prendre des notes. Les opinions de plusieurs historiens, émises dans les années 1960, 1970 et 1980, sont résumées afin de comprendre, de classer et d’évaluer certaines explications de la crise des missiles de 1962.

 

Les élèves qui présentent un mémoire en histoire doivent faire preuve d’un esprit critique et ne doivent pas présumer de la valeur et de la fiabilité des sources, particulièrement lorsque l’authenticité de certaines sources est discutable. Les élèves peuvent montrer qu’ils comprennent la valeur et les limites des sources principales utilisées durant leur recherche en analysant leur origine et leurs intentions. (Qui sont les auteurs ? Quelles étaient leurs intentions ? Est-il probable qu’une des sources ait été remaniée ?) Les résultats pertinents de cette analyse doivent figurer dans l’argumentation de l’élève (ou au moins être évoqués dans les notes en bas de page).

Les élèves doivent s’efforcer de présenter une argumentation qui atteste de leur bonne compréhension de l’histoire, au moyen d’une mise en contexte de la question de recherche et d’un traitement exhaustif et efficace de cette dernière. L’argumentation doit être bien étayée et reposer sur des preuves spécifiques pertinentes, présentées avec des commentaires analytiques.

Une bonne analyse critique et une bonne appréciation historique peuvent être démontrées à l’aide d’une évaluation sérieuse des sources, et d’explications et d’interprétations allant dans des sens différents. Selon le sujet choisi, l’élève sera plus ou moins amené à présenter et évaluer des interprétations divergentes. Les élèves qui ne se contentent pas d’exposer leur interprétation sans le moindre commentaire mais qui expliquent au contraire pourquoi un historien a interprété un fait de telle ou telle manière seront récompensés.

Un mémoire en histoire est un document formel, noté à l’aide de critères d’évaluation. Même s’il semble satisfaisant, il n’obtiendra pas une bonne note si les critères ne sont pas respectés.

Interprétation des critères d’évaluation

Critère A : question de recherche

La question de recherche doit être adaptée à la matière dans laquelle le mémoire est inscrit. En histoire, cela signifie qu’elle doit porter sur l’histoire de l’humanité. La question de recherche ne doit pas être banale. Elle doit être claire et très précise, et doit être énoncée à la fois dans le résumé et dans l’introduction du mémoire.

Critère B : introduction

L’introduction doit expliquer succinctement l’importance et le contexte du sujet, les raisons pour lesquelles il mérite de faire l’objet de recherches et, le cas échéant, les liens entre la question de recherche et les connaissances existantes. Elle ne doit pas être utilisée pour présenter des informations générales non pertinentes et verbeuses.

Critère C : recherche

La diversité des ressources disponibles dépendra de plusieurs facteurs, mais surtout du sujet choisi. Les élèves doivent s'efforcer d'utiliser à la fois des sources primaires et secondaires, bien que cela ne soit pas toujours possible. Les données rassemblées doivent être des preuves tirées des sources consultées par l'élève, permettant d’établir le contexte et de soutenir l'argumentation ainsi que la conclusion du mémoire. Bien planifier le mémoire implique d’intégrer les sources (points de vue sur des événements et points de vue des historiens) en tenant compte de la question de recherche. Les points de vue des historiens doivent être utilisés pour étayer l’argumentation de l’élève et non pas pour la remplacer. L’élève doit contester la déclaration d’un historien au lieu d’abonder simplement dans son sens lorsqu’il dispose de preuves pour étayer son argument.

Toutes les ressources utilisées doivent être citées. Lorsque les élèves utilisent des ressources disponibles sur Internet, ils doivent le faire de manière critique et circonspecte, en se montrant pleinement conscients de leur éventuel manque de fiabilité.

Critère D : connaissance et compréhension du sujet étudié

Le mémoire doit présenter une base solide de connaissances pertinentes et spécifiques, comprises par l'élève. Ce dernier peut ensuite procéder à une analyse de ces connaissances et, sur la base de cette analyse, développer une argumentation et tirer une conclusion.

Critère E : raisonnement

Les élèves doivent être conscients de la nécessité de structurer leur mémoire autour d’une argumentation développée. Leurs points de vue personnels ne doivent pas être simplement énoncés mais étayés d'un raisonnement fondé sur des informations spécifiques afin de persuader le lecteur de leur validité. Des comptes rendus purement descriptifs ou narratifs, sans analyse, ne proposent habituellement aucune argumentation et doivent par conséquent être évités.

Critère F : utilisation de compétences d’analyse et d’évaluation adaptées à la matière

La capacité d’analyse est une compétence très importante en histoire. Les élèves doivent analyser les preuves/données historiques pertinentes rassemblées durant leur recherche (c’est-à-dire réfléchir à leur signification et à leur importance) pour construire une argumentation et atteindre une conclusion. Les sources utilisées durant le processus de recherche doivent être évaluées et leur fiabilité jugée.

Critère G : utilisation d’un langage adapté à la matière

Les élèves rédigeant un mémoire en histoire doivent tenir compte de trois éléments pour ce critère : le langage doit être clair et non ambigu, la terminologie propre à l’histoire doit être utilisée, et les énoncés doivent être spécifiques, précis et éviter toute généralisation hâtive ou affirmation non fondée. Ce critère n’a pas pour but de désavantager les élèves ne s’exprimant pas dans leur langue maternelle ; si les élèves s’expriment clairement, le contenu historique sera récompensé.

Critère H : conclusion

Il est essentiel que la conclusion d’un mémoire en histoire reflète les preuves et l’argumentation présentées dans le corps du mémoire. Elle doit également répondre à la question de recherche ou préciser, le cas échéant, le fait que les données recueillies et l’analyse n’ont pas permis d’y répondre. Tout autre problème rencontré doit être mentionné dans la conclusion.

Critère I : présentation formelle

Ce critère sert à évaluer la conformité des mémoires par rapport aux conventions établies en matière de présentation des travaux de recherche. La présentation des mémoires qui ne comportent pas de bibliographie ou qui ne donnent pas les références des citations est jugée inacceptable (niveau 0). Les mémoires auxquels il manque un des éléments demandés (page de titre, table des matières, pagination) sont considérés au mieux comme satisfaisants (le niveau 2 est le niveau maximum pouvant être octroyé) alors que les mémoires auxquels il manque deux des éléments demandés sont considérés au mieux comme faibles (le niveau 1 est le niveau maximum pouvant être octroyé).

L‘élève doit noter avec soin toutes les informations pertinentes concernant les preuves qu’il a utilisées pour répondre à la question de recherche, afin de pouvoir fournir des références complètes dans son mémoire, y compris les numéros des pages. Pour ce faire, il peut utiliser n’importe quel système de citation des sources reconnu. La bibliographie doit comprendre toutes les sources utilisées (avec le nom de l’auteur, le titre de la publication, la maison d’édition et la date de publication) et être classée par ordre alphabétique (selon le nom de famille de l’auteur). Les tableaux et diagrammes doivent figurer dans le corps du mémoire, aussi près que possible de leur première référence. Les sources de tous les matériaux qui ne sont pas originaux doivent être citées. Si l’élève inclut des annexes, il doit les évoquer dans le corps du mémoire, sans quoi elles ne présentent que peu d’intérêt.

Critère J : résumé

Le résumé doit comprendre trois éléments : la question de recherche (ou hypothèse), une présentation de l’envergure du mémoire (c’est-à-dire le sujet sur lequel l’élève a travaillé et la façon dont les recherches ont été menées) et la conclusion. Un résumé n’est pas un exposé succinct du sujet.

Critère K : évaluation globale

Ce critère porte notamment sur les qualités suivantes.

·         Initiative intellectuelle : dans les mémoires en histoire, cette qualité peut être démontrée de diverses manières parmi lesquelles le choix du sujet et de la question de recherche, la recherche et l’utilisation de sources jusqu’alors peu employées ou produites pour les besoins de l’étude (par exemple, des transcriptions d’entretiens), et le traitement original de sujets souvent choisis (par exemple, en déterminant la valeur de diverses explications historiques).

·         Perspicacité et compréhension approfondie : ces qualités seront certainement démontrées suite à une recherche détaillée, à une réflexion approfondie et bien informée, et à un raisonnement qui traite de manière constante et efficace la question de recherche.